Né à Shuri en février 1871, il était le 3ème fils d’une famille noble de pratiquants de Tode, d’où il apprit le style de la famille (Motobu-ryu, ou Goten-te). L’éducation et les privilèges étaient réservés au 1er fils dans les bonnes familles, c’est pour cette raison qu’il n’en reçut point.
Il était d’un caractère agressif, fruste, bagarreur, mais intelligent. Il s’était forgé une carrure peu commune, en soulevant des poids, et en frappant sur des makiwaras. Redoutable encaisseur, et ayant une très bonne opinion de lui-même.
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il ne fut vaincu que 3 fois par son frère aîné Choyu Motobu, Kentsu Yabu, et Ryuko Aragaki.
Il possédait une grande puissance de frappe, et particulièrement avec le poing à une phalange.

Il étudia le Shuri-te avec Ankoh Itosu, puis le Tomari-te avec Kosabu Matsumura (1829 – 1898) qui lui enseigna les katas Naihanchi et Passai. Motobu alla espionner le reste des techniques de combat de ce dernier, en l’observant la nuit à travers les interstices des mûrs en bois du dojo.
Au vu de son comportement violent et de son manque d’éducation (de plus il ne parlait que très peu le japonais), le comité d’Okinawa en charge de la promotion du karaté choisirent Gichin Funakoshi pour l’introduire au Japon.
Choki Motobu battit tout de même un champion de boxe occidental, qui lui avait lancé un défi à Osaka en 1921.
Au cours d’un combat avec « Piston Horiguchi », un autre champion de boxe anglaise de l’époque, il ne fut pas touché une seule fois.
De retour à Shuri en 1926 après d’incessantes disputes avec Gichin Funakoshi, il étudia les katas anciens.
Ce dernier disait de lui qu’il était imprévisible, sans éducation et simiesque.
Choki Motobu disait que le karaté de Funakoshi était faible, et que ce dernier le pratiquait comme un danseur.
Il l’aurait même vaincu d’un coup de poing au visage, après l’avoir défié. Chose pas étonnante au vu du personnage.
Bien que vivant dans le plus grand dénuement, Gichin Funakoshi reçut le soutient de Jigoro Kano, le fondateur du Judo.
Ancré dans son solipsisme, Choki Motobu ne compta sur personne, et fit cavalier seul.

Vers 1931, Choki Motobu reparti à Osaka, il revint ensuite à Tokyo accompagné de son interprète Yasuhiro Konishi, un contemporain de Hironori Otsuka. Il finit par pousser Gichin Funakoshi à devenir l’instructeur principal au Japon.
En effet, ce dernier était un fin lettré qui connaissait les usages des japonais.

Il retourna à Okinawa en 1940, et quelques années plus tard, il partagea ses connaissances avec un certain Tong Gee Hsing.
Dans un élan de modestie, il s’attribua 11ème dan peu avant sa mort, qui eut lieu le 2 septembre 1944.
Il n’eut aucune école, mais laissa le style crée par sa famille avec son empreinte qu’il nomma « Motobu-ryu Kempo-karate ».
Il laissa tout de même les élèves suivants représentant les écoles suivantes :
Kaneshima Shinei (Isshimine-ryu), Kaneshima Shinsuke (Tozan-ryu), Konishi Yasuhiro (Kempokan-ryu), Mitose Masayoshi (Kosho-Shorei-ryu), Nagamine Shoshin (Matsubayashi-ryu) Makamura Shigeru (Okinawa-Kempo-Karate), Otsuka Hironori (Wado-ryu), Shimabukuro Tatsuo (Isshin-ryu), Ueshima San’osuke (Kushin-ryu), Tatsuo Yamada, et Nakama Chozo.






Édité le 03.04.2013